Bonjour Géraldine Cloërec, pouvez-vous nous présenter la JCE ?
La JCE – Jeune Chambre Economique – est une association reconnue d’Utilité Publique depuis 1976, qui regroupe des jeunes de 18 à 40 ans, issus de tout horizon. Elle offre l’opportunité aux jeunes de s’engager, de devenir responsables par l’action, de prendre des responsabilités dans le sens de l’intérêt commun. Nous réfléchissons à des idées innovantes pour notre territoire et la société, mais surtout nous nous engageons à les concrétiser pour créer des changements positifs. Il est souvent dit « que la JCE est l’école de la citoyenneté, ou l’école de la formation par l’action ».
Cette association est-elle apolitique ?
Complètement, nous sommes indépendants de tout courant politique, religieux ou syndical. Les valeurs qui fondent la JCE, telles que la solidarité, le respect de la personne humaine, l’action au service de la communauté, ont été éditées sous forme d’un Credo, qui représente une référence pour nous.
Depuis quand existe-t- elle ?
La JCE est un mouvement international, présent dans 140 pays depuis 100 ans. Elle a été créée après la guerre aux Etats-Unis. En France, c’est Yvon Chotard qui l’a institutionnalisée, en 1952. Il existe maintenant 140 JCE locales dans toute la France, constituées de 3000 bénévoles. Chaque année, environ 650 actions sont menées, dans un cadre de citoyenneté.
Qu’en est-il de la Bretagne ?
En Bretagne, 7 Jeunes Chambres Economiques Locales (Quimper, Rennes, Saint-Brieuc, Vannes, Brest, Lorient, et Vitré) réunissent un peu plus de 100 bénévoles, et agissent pour leur territoire. La JCE de Saint-Malo est en cours de création. Une de mes missions, en tant que Présidente de Fédération des JCE de Bretagne, est de faire connaître notre association et de la faire grandir ! La JCE est très développée dans certains territoires comme les Pays de la Loire, mais encore insuffisamment étendue en Bretagne. Pour nous faire connaître, nous sommes bien sûr très actifs sur les réseaux sociaux, au sein des réseaux physiques. Sur le site internet de la JCE Bretagne, nous communiquons plus en détails nos objectifs et nos formations, et proposons à tout visiteur d’être re-dirigé vers chaque antenne locale.
Vous jouez également le rôle de fédérateur de ces 7 « équipes » ?
Oui, je suis là pour coordonner les JCE locales, créer une cohésion entre les équipes, même si chacune est très autonome dans ses actions. Nous avons un cadre de valeurs et d’actions à respecter, une identité visuelle à homogénéiser, mais chaque président de région peut apporter « sa pâte ». Le slogan que nous avons choisi pour notre région est là pour nous inspirer, tous.
Il évoque parfaitement les ambitions et les valeurs de notre mouvement : comme le dit le colibri* « faisons notre part » … telle est notre ambition pour « rêver une Bretagne » forte !
Quel genre d’actions sont menées au sein de la JCE ?
Aujourd’hui, nos actions sont déclinées autour de 4 axes de travail : l’emploi, l’environnement, le dynamisme territorial, et le développement économique. En toile de fond, nous retrouvons sous toutes ses formes, la solidarité. Et notamment la solidarité envers les générations à venir. C’est ainsi que le thème national 2014/2015 a été construit autour de l’économie circulaire ; et celui de 2016 autour de la jeunesse « la Jeunesse est d’Utilité Publique ». Ces thèmes viennent renforcer nos axes de travail.
A partir de là, chaque groupe peut imaginer des projets qui vont apporter une valeur à la société. Ce qui fait la force de la JCE, c’est qu’elle apporte une méthodologie pour mener à bien ces actions. Et le but ultime de tout cela n’est pas de conserver ces réalisations au sein de la JCE, mais de les transmettre à une entreprise, une collectivité, une association, un particulier… Toujours avec l’idée de renforcer notre impact, pour un monde meilleur ! C’est dans cet esprit que la JCE agit depuis sa création. Les zones piétonnes de nos villes, le numéro d’urgence unique (le 18), les consignes en verre, la journée mondiale de l’enfant sont des actions initiées et réalisées par des JCE locales, puis transmises.
Quel type de formations propose la JCE ? Quelles sont les conditions pour y accéder ?
Nos formations sont ouvertes à tous, à condition d’être membre de la JCE et d’avoir entre 18 et 40 ans. Elles permettent d’acquérir des compétences recherchées, liées à la prise de responsabilité : conduite de projets, recherche de financement, relations presse, recherche de partenariats, méthodologie, développement personnel, confiance en soi, etc. Depuis ma prise de responsabilité à la JCE, j’ai suivi de nombreuses formations complémentaires pour accroître mon leadership et « trouver » ma posture de responsable. J’ai énormément appris en un an et demi, j’ai développé des compétences auxquelles je n’aurais sans doute pas eu accès, et j’ai révélé des talents cachés. Ces formations sont soit gratuites, soit accessibles à un prix très raisonnable.
Qu’est-ce qui vous a conduit à prendre des responsabilités dans la JCE ?
Je connais la JCE depuis que je suis toute petite, car mes parents étaient proches de cette association. Eux-mêmes étaient très engagés, la maison était un lieu de réunions le soir, et j’en garde un excellent souvenir. Je dis d’ailleurs aux membres de la JCE : « venez avec vos enfants ! ». Pour ma part, c’est très jeune et grâce à mes parents que j’ai compris le sens du collectif et de l’engagement bénévole ! J’aime l’idée d’unir nos énergies pour tendre vers un rêve commun. Plus tard, j’ai suivi des études en école de commerce à Audencia Nantes, et c’est vrai que dans les grandes écoles, la JCE mériterait une plus grande notoriété.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre engagement au sein de la JCE ?
Avant tout, ce sont les personnes que j’y rencontre ! Nous partageons des valeurs communes : l’entraide, la bienveillance, c’est vraiment précieux. J’ai ressenti de façon très forte l’importance de ce mouvement au moment des attentats du 13 novembre 2015. Du 19 au 22 novembre 2015 s’est tenu à Dijon le Congrès annuel de la JCEF. Malgré le contexte, aucun des 1200 inscrits ne s’est posé la question d’annuler sa venue, car nous avons tous un socle commun : se réunir et agir pour créer un monde meilleur, pour créer la paix. Nous nous sommes rendus compte à quel point nous étions soudés ; et à quel point notre association avait du sens, pour la paix aussi… D’ailleurs, cette année, JCI (Junior Chamber International) nous rappelle bien les origines du mouvement, à travers une campagne de communication « Peace is Possible ».
La JCE me donne aussi l’occasion de mettre en pratique mes idéaux et ce que j’ai appris. J’ai beaucoup de convictions sur le plan environnemental et sociétal (je suis également diplômée du Collège des Hautes Etudes en DD), je suis comblée d’avoir pu trouver la structure extra-professionnelle pour faire émerger et réaliser ces idées. La structure est un vrai laboratoire d’idées ! Et enfin, comme je vous le précisais, cela me permet de suivre beaucoup de formations qui me font évoluer, sur le plan humain et professionnel.
Historiquement, la JCE réunissait beaucoup de futurs responsables ou créateurs d’entreprise, issus de grandes écoles. Est-ce que c’est toujours le cas ?
C’était vrai il y a quelques années, mais aujourd’hui les JCE sont vraiment ouvertes à tous les jeunes. Nous sommes très attachés à cette diversité, et elle existe de plus en plus. Notre but est véritablement de faire connaître le réseau auprès des jeunes de tous horizons, afin que chacun de nous « fasse sa part » pour la création d’un monde meilleur. Nous multiplions nos rencontres avec les lycées techniques, les universités… Aujourd’hui, s’engager bénévolement au sein d’une association, donner de son temps a énormément de valeur, y compris sur un CV ! Nous allons d’ailleurs créer un partenariat avec l’Institut national du Service publique de Martin Hirsch, car nos objectifs convergent en de nombreux points.
La JCE est partenaire du réseau Femmes de Bretagne. En quoi la JCE peut-elle aider les membres de ce réseau ?
Tout d’abord nous encourageons toutes les jeunes porteuses de projet ou cheffes d’entreprise (jusqu’à 40 ans) à découvrir notre association et à suivre nos formations. Elles sont idéales pour disposer des bonnes compétences pour se lancer dans l’entreprenariat. En intégrant la JCE, une porteuse de projet peut trouver un cadre bienveillant, associatif, pour tester son projet. Enfin, nous co-construisons avec Femmes de Bretagne un prix « Développement Durable », qui récompensera deux projets : un lié au développement durable, et un autre lié à l’« économie circulaire ».
Les réseaux Femmes de Bretagne et JCE sont complémentaires ; et nous avons en commun l’envie de contribuer au développement de notre région, avec des valeurs très proches ! Pour finir, j’ajouterai que la JCE peut aussi aider celles (ou ceux) qui suivent leur conjoint(e) pour des raisons de mobilité professionnelle, et qui souhaitent s’intégrer dans leur nouvelle région. La JCE est alors un excellent moyen de découvrir son territoire, de se sentir valorisé, de reprendre confiance.
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